Je peux vivre beaucoup de stress dans l’image que j’ai de moi et du monde qui m’entoure. En effet, si je me sens incapable de bien faire les choses et qu’on me demande d’essayer de performer dans mon examen ou dans la réparation de cette armoire brisée, il montera peut-être en moi un sentiment d’incompétence qui me freinera et me fera vivre l’échec dans un stress intense. De même si on me demande de m’engager dans la relation amoureuse et que j’ai peur de vivre à nouveau une relation sans la tendresse à laquelle je sens que j’ai droit, un sentiment de rejet pourra m’amener à mettre fin à la relation avec tous les regrets donc le stress que cela peut susciter chez-moi. De même, si j’ai développé une image du monde belliqueux, guerrier et dangereux, je m’y promènerai peut-être généralement en état d’alerte et stressé par ce qui peut m’arriver de mauvais.
L’Être humain est unique de par sa génétique, son histoire et sa perception de ce qu’il est et de la vie. Mais s’il naît avec sa génétique, ce qu’il apprend à partir de son premier jour lui vient de ses interactions avec le monde qui l’entoure et particulièrement des gens qu’il côtoie Il apprend ce qu’est la vie et ce qu’il est dans son corps, ses émotions, ses sentiments dans ses contacts avec les autres. Il est un ÊTRE SOCIAL : Les premiers mois de sa vie sont axés sur la relation à sa mère puisque c’est avec elle que s’établit le premier contact protecteur, nourricier et affectif intense. Par la suite son horizon s’élargit vers le père, les frères et les sœurs. A partir de la première année, il établira de plus en plus de relation avec l’extérieur, c’est-à-dire la famille élargie dont les tantes et les oncles, les cousins, cousines en allant vers un réseau de plus en plus large composé des amis, voisins, connaissances, etc.
Toutes ces relations l’aident à se construire une image vraie ou fausse de lui et de la vie. Elles vont le stimuler et l’amener vers l’âge adulte en lui permettant de se développer une personnalité bien à lui dans une image plus ou moins bonne de ce qu’il est comme être humain et comme être social.
Est-ce que toutes ces dyades que j’ai avec les autres me sont positives? M’aident-elles à bien me construire ou peuvent-elles être négatives à certains plans de mon développement? Prenons quelques exemples : ma mère qui est si importante pour moi me dit souvent que je ne sais pas faire les choses adéquatement ; mes frères et mes sœurs me disent constamment que je suis laid; je vois toujours mon grand-père qui commande à ma grand-mère et elle qui est toujours docile, constamment le servir; mes camarades de l’école s’amusent à me ridiculiser en me disant souvent que je suis con et qu’il est normal que je sois toujours le dernier dans les résultats à l’école; à l’adolescence, les filles me disent comme je suis gentil mais peu attirant avec le bouquet d’acné qui couvre mon visage.
Les autres ont un impact très important sur ma perception de ce que je suis et du monde qui m’entoure. Plus ils sont près de moi et importants dans ma vie, plus ils ont de l’impact sur le développement de l’image que j’ai de moi et de la vie en général. Freud, le père de la psychanalyse et ceux qui l’ont suivi dans ce courant de pensée ont démontré l’importance de cette relation social dans le développement de l’enfant et dans sa perception de lui-même. Celui-ci en viendra à se définir lui-même comme correct ou non dans les divers aspects de sa propre vie à partie de l’image que les autres lui ont projetée.
Mais qu’en est-il pour moi qui lit ce texte? Dois-je accepter de croire et de véhiculer toute ma vie des images de moi qui ne m’appartiennent peut-être pas? Si certains auteurs affirment, aujourd’hui que tout se joue avant 6ans dans le développement de l’individu, je tiens à rester optimiste et à croire que à partir d’un certain moment dans la vie, j’ai le choix en tant qu’individu responsable de soi-même, de me respecter dans mes attentes et d’apprendre à vivre ce que je suis foncièrement. Je me permettrai alors de m’interroger sur mes propres perceptions de moi et de la vie et d’identifier ce qui me vient du passé et des autres afin d’améliorer voire de changer ma perception. Ce pouvoir m’appartient et je peux l’actualiser en m’interrogeant sur mon vécu et en faisant la part des choses qui m’appartiennent et des choses pour lesquelles j’ai laissé le pouvoir aux autres de m’influencer négativement. Dans cette réflexion, je vais souvent me rendre compte que la personne qui m’a fait mal sans le vouloir a très souvent été bien plus positive pour moi que je ne veux le croire. Je ferai cette recherche d’abord en mon for intérieur à partir des émotions négatives que je peux ressentir et j’irai me faire aider par un professionnel qui pourra m’aider à trouver des pistes de libération à partir de mes réflexions.
Il est possible d’écrire tout un livre sur le sujet en restant conscient que chacun chemine différemment des autres mais j’arrête là la réflexion puisque ce cheminement est le travail de bien des années, voire de toute une vie. Mais comme il est important pour m’aider à atteindre le mieux-être auquel j’ai droit de même que l’équilibre que je recherche dans ma vie.
Bon travail!
Jocelyn Boudreau