Mes valeurs

Mes valeurs

Le mot «valeur» possède maintes définitions, mais ici pour les besoins d’une réflexion sur soi, il est employé sur la base du vécu humain, uniquement. «Valeur» doit être considérée dans ce texte comme étant une règle SUBJECTIVE et RELATIVE par laquelle j’évalue le monde qui m’entoure de même que ma propre vie et celle des autres. Elle me permet de nommer ce qui est important pour moi tant dans mon code de conduite que dans mes croyances.

 

Il est important de noter qu’au moment où j’aborde le verbe ÉVALUER, j’entre presque directement dans le monde du JUGEMENT. C’est souvent là une source d’insatisfaction, de regrets, de vision négative de l’autre qui peut m’amener amertume, désillusion et colère face au quotidien. Ces sentiments négatifs se traduisent alors en sources de stress qui peuvent être intenses.

 

Les valeurs qui régissent mon quotidien  sont à la base des règles que j’applique dans ma vie personnelle et sociale. Au travers les principes de morale, elles me permettent d’évaluer, par la notion de bien et de mal, les comportements, les évènements et les raisonnements  auxquels je suis confronté quotidiennement. Mes valeurs teintent une conception du monde et de la vie plus ou moins explicite qui m’est propre en tant qu’individu plongé dans un groupe. Elles sont les bases de l’évaluation que je fais des conduites ou attitudes désirables ou enviables par rapport à autrui. L’ensemble de mes valeurs constitue le système de références par lequel j’évalue mon comportement et celui de l’autre.

 

Je subordonne mes  pensées et mes conduites de même que celles des autres aux valeurs dans lesquelles je crois fermement et que je considère comme un idéal à atteindre. Ces valeurs, contrairement  à la loi qui est définie par l’état et appliquée par la sanction, deviennent des règles et des normes que, enfant, j’apprends  socialement d’abord dans mon milieu familial et par la suite dans mon milieu élargi comme l’école ou le cercle d’ami.

 

La contrainte ne s’impose ici que socialement et je possède toujours la possibilité de transgresser cette règle. Je dois être conscient que la valeur sert de référence au groupe humain qui m’entoure; elle délimite ce qui est considéré légitime dans un cadre social donné. La valeur établit une norme importante quelquefois quand elle en vient à s’imposer régulièrement et ordinairement dans le quotidien du groupe.

 

Je ne dois toutefois pas perdre de vue que la valeur dans laquelle je crois fermement est apprise et peut changer avec le temps, le groupe ou la société dans lesquels je vis. En effet, l’Histoire nous a démontré d’énormes changements de valeurs au fil du temps. N’en prenons pour exemple que le peu de respect pour la vie humaine qui existait au Moyen-âge en Europe alors que le seigneur avait droit de vie et de mort sur ses vassaux. Toutefois, aujourd’hui la plupart de ces sociétés respectent la charte des droits de l’Homme écrite au 20E siècle.

 

De même dans les médias actuels, nous pouvons avoir bien des exemples de valeurs véhiculées différemment selon les pays. En effet, dans certaines  sociétés, l’avortement est proscrit  sans restriction alors que dans d’autres, il est permis à certaines conditions. Contrairement à ces sociétés d’autres le permettront ouvertement et gratuitement alors que certaines le valoriseront si le fœtus en gestation est une fille.

 

Notons qu’à l’intérieur d’une société comme le Canada, la majorité des citoyens voit souvent ses valeurs teintées par les minorités. Quand je pense à l’ensemble de la société, je dois admettre qu’en matière sociale, religieuse, politique ou autre, chacun fait toujours partie de la majorité et d’une ou de plusieurs minorités en même temps. Ici, l’utilité sociale est souvent liée à l’idéologie qui s’applique au groupe : prenons  en exemple les valeurs de la droite politique versus les valeurs paysannes. Ce fait lié à la liberté de l’individu donne comme résultat une société non plus homogène comme dans les siècles passés et qui donnait de l’importance à quelques dizaine de valeurs  mais une  population aux «CENT» valeurs dans laquelle chaque individu se retrouve de plus en plus difficilement.

 

La personne qui vit une liberté et un choix de valeurs trop nombreuses ressent un grand stress de par la responsabilité de ses choix et surtout par la critique que ceux-ci ne manqueront pas de susciter parmi les gens proches d’elle ou non. Je ne dois pas oublier par contre que je suis une personne unique ayant des qualités et des valeurs subjectives uniques. Je dois apprendre à les connaitre en m’interrogeant au fil des évènements du quotidien lié à l’émotion que je ressens face à ceux-ci. Pour ce faire je vais dresser une liste des valeurs véhiculées dans mon groupe social. Cette  liste peut facilement dépasser les soixante-dix. Je vous donne une petite liste de départ pour commencer votre recherche : l’accomplissement, l’amitié, l’ambition, l’autonomie, l’équité, la compassion, le défi, la famille, la fidélité, la gloire, l’honnêteté, le partage, la reconnaissance, la sécurité, le respect de la vie, le respect de soi, la tradition, la tranquillité, le travail.

 

À moi de voir lesquelles valeurs ont de l’importance pour moi. Voici les exercices de la semaine :

 

  • J’établis la liste des valeurs qui sont importantes dans ma vie afin d’y référer plus tard.
  • Une émotion négative va m’indiquer souvent un jugement et une insatisfaction que je ressens face à une valeur qui m’est importante.
  • J’enclenche alors une  réflexion à partir de l’émotion que je ressens. Suis-je cohérent?
  • AU MOMENT où je me rends compte que dans cette réaction, je porte un jugement négatif lié à mon environnement social,  je m’interroge sur la valeur qu’il fait émerger, en moi
  • Cette valeur qui me fait réagir voire souffrir vaut-elle toute l«’énergie que j’investis à la défendre? Sinon puis-je l’abandonner? Ou puis je la conserver sans ressentir toute cette réaction pour elle? À moi de déterminer, la gestion de celle-ci dans ma vie.

 

Bon travail de connaissance de soi!

 

Jocelyn Boudreau