LA COMMUNICATION 3 CONTRER L’AGRESSIVITÉ

LA COMMUNICATION 3 - CONTRER L’AGRESSIVITÉ

M’arrive-t-il souvent lors d’une conversation avec une autre personne, que je sente monter en moi l’agressivité? Est-ce que cela n’arrive qu’avec une personne que je n’aime pas ou aussi avec des gens que j’apprécie que ce soit dans ma famille, au travail, en amitié et même en amour? Ai-je déjà été témoin de situations de tension en pareilles circonstances ou ai-je été un des belligérants? Ai-je ressenti alors du stress provoqué par l’insatisfaction, la colère, l’incompréhension, etc? Que puis-je répondre à ces questions? Je prends une minute de réflexion avant de poursuivre ma lecture.

 

Pour ma part, je ne peux répondre que par un OUI, ce phénomène existe puisque je l’ai vécu plus d’une fois. En effet, lorsque je suis quelqu’un qui axe beaucoup son vécu sur l’image, je peux me sentir facilement mis en accusation par le propos de l’autre. En d’autres circonstances, comme je cherche très souvent à avoir raison, sans m’arrêter à la réalité de l’autre et à son argumentation, la conversation peut virer rapidement à l’affrontement. De même, je mets le feu aux poudres en accusant l’autre de ne pas être correct, de ne pas m’écouter, de ne pas me comprendre ou de me faire du mal, simplement parce qu’il n’est pas d’accord avec mon affirmation.

 

Si je me remémore la réalité que nous sommes tous uniques dans notre personnalité et notre histoire donc que nous pouvons avoir une interprétation différente du propos, suis-je capable de respecter cette différence en disant ce que j’ai à dire sans uniquement chercher à avoir raison? Si oui que puis-je faire pour désamorcer ou mieux, éviter des situations de conflit?

 

Que voilà beaucoup de questions pour aborder le thème de cette semaine mais comme elles sont importantes puisque cette situation d’agressivité se retrouve souvent dans mes dyades avec les gens qui ont pour moi une signification grande ou petite, avec mon voisin, avec un camarade ou autre.

 

Toutefois, voilà quelques trucs et bribes de réflexion pour m’aider à mieux coordonner mes pensées à celles de l’autre et pour m’éviter de «Grimper dans les rideaux» ou de provoquer cette même réaction chez l’autre, sans le vouloir et en restant désagréablement surpris de cette réaction.

 

Je me représente «l’agressivité» comme étant une tendance à nuire, à attaquer autrui, à blesser physiquement ou psychologiquement alors que la situation ou la discussion est susceptible de faire obstacle à une satisfaction immédiate. On la retrouve, ici, dans la compétition entre deux personnes afin d’obtenir un avantage qui est alors d’avoir raison ou de persuader l’autre du bien-fondé de ce que je dis, sans égard à ses arguments.

 

Tant qu’aux attitudes agressives, je les retrouve tant dans les paroles, insultes, menaces, critiques ou même médisance, ironie et propos caustiques, que dans les regards, les mimiques qui ont un caractère provocateur et peuvent déclencher une réponse agressive en retour.

 

Je retrouve ces attitudes dans toute réaction directe ou indirecte, active ( pointer du doigt) ou passive ( faire la moue, bouder), motrice ou verbale servant à faire tort à l’autre. Ces réactions sont liées à la frustration qui est vue comme une tension psychologique engendrée par un obstacle (L’autre) qui m’empêche d’atteindre le but de la persuasion. Je tiens à noter que l’enfant à partir de l’âge de 4 ans exprime son agressivité VERBALEMENT et non plus physiquement dans l’intolérance qu’il a face à la frustration.

 

Maintenant, toutefois, en tant qu’adulte je me dois de faire preuve de maturité pour mon propre mieux-être et pour accorder le respect à l’autre. Pour ce faire, je dois améliorer ma façon de discuter en maitrisant mon argumentation, mon écoute et ma présence à l’autre.

  •      Quand je parle à l’autre, je commence mes phrases en JE et non en TU. Cela me permet de parler de MOI, de ce que je ressens ou pense alors que le TU mets trop souvent l’autre en accusation. Exemple : « Je me sens peu intéressant pour toi» peut ouvrir une argumentation intéressante alors que «Tu ne fais qu’écouter ta maudite tv à tous les soirs» est perçu facilement comme une attaque directe qui met l’autre sur la défensive et non en état d’écoute.
  •      J’écoute ce que l’autre a à me dire. Car si je prépare ma réponse pendant qu’il parle j’abaisse ma concentration uniquement au niveau de mes propres pensées. Je dois admettre alors que je l’entends mais ne l’écoute pas. Le dialogue fait alors place à deux monologues menant directement à l’incompréhension et à l’insatisfaction donc à l’agressivité ou à la tristesse.
  •      Je parle avec calme et pondération. Je prends le temps d’écouter mais aussi de répondre, car trop de spontanéité dans la réponse peut facilement faire place à l’émotion, empêcher la raison et blesser l’autre. C’est alors que je dis que mes paroles ont dépassées ma pensée; le mal n’en est pas moins fait.
  •      Je dois utiliser une argumentation basée sur la réalité et non sur mes préjugés, mes croyances ou la tradition sociale qui m’entoure.
  •      Si je sens qu’une émotion négative monte en moi ou en l’autre, je dois être conscient qu’il vaut mieux mettre fin à l’entretien et aller prendre l’air ou se changer les idées pour se calmer et non insister dans la discussion jusqu’à l’agression psychologique ou autre.
  •      Un autre truc peut me permettre d’éviter la montée agressive. C’est de m’exprimer en écrivant plutôt qu’en parlant. Cette forme de communication me donne le temps de la réflexion et permet de jeter sur papier des idées plus claires et moins teintées de colère. Elle me fait agir sur ce que je veux communiquer et non réagir. Au moment où je me suis épanché sur le papier, je peux décider de détruire celui-ci puisqu’il m’a permis d’éclaircir mes idées ou idéalement le remettre à l’autre en lui faisant confiance sur sa gestion de l’émotion qui sera ressentie lors de la réception et de la lecture de celui-ci.
  •       Je dois toujours être conscient de l’importance pour moi de bien comprendre la situation en jeu avec des arguments qui dépassent ma seule compréhension (en en parlant avec d’autres personnes ou en essayant de voir avec les yeux de l’autre). Souvent, le fait de parler me permet de clarifier mes idées sur la situation; afin d’arriver à ce résultat, je dois empêcher l’autre d’accentuer la critique et ne lui demander que de m’écouter.
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Dans le respect de moi-même je dois me permettre de dire ce que je ressens et pense face à telle situation ou personne dans la civilité et le respect de l’autre. Cette maitrise que je me donne fera en sorte de calmer en moi les sentiments négatifs que je ressens à ne pas m’exprimer : en exemple, dire à quelqu’un qu’elle m’attire fera baisser et disparaitre la tension que je ressens à son contact sans possiblement ne donner aucun résultat tant qu’à former un couple. La maitrise est de l’exprimer sans attente aucune mais en ayant la conviction que le fait de le dire peut améliorer ma situation.

 

En conclusion, je dois prendre conscience de l’importance d’exprimer ce que je ressens ou pense. Je dois faire place à l’autre, dans l’écoute et le respect. Je dois dialoguer et non monologuer en restant conscient de la montée possible d’émotion négative chez-moi et chez l’autre et de l’importance d’arrêter ce processus assez tôt pour éviter des propos destructeurs.

 

J’apprendrai à m’apprivoiser en me plaçant en observateur de mes dyades un tant soit peu mouvementées et en m’interrogeant sur ce que j’y ai vécu et ressenti. Il est bon de faire un retour ou post-mortem de ce moment vécu, assez rapidement et d’écrire le plus de détails possibles sur ce que j’y ai vécu afin d’affiner ma perception de moi et de l’autre.

 

Je trouve angélique une affirmation dont je ne connais malheureusement plus la référence et qui dit tout simplement  « Il vaut mieux aimer que d’avoir raison ».

 

Bonne réflexion et bon travail!                                  

 

Jocelyn Boudreau